Lui réajusta sa manche tout en marchant à vive allure. Il était agacé : une nouvelle lettre de son père lui reprochait de nouveau son faible grade dans l’armée pontificale. Il gérait, c’était sa vie et sa carrière, il aurait bien voulu qu’on lui foute la paix. Et en plus, il lui annonçait qu’il voulait de nouveau le marier. Cette annonce lui avait fait taper du poing sur la table. Il avait eut une femme, il s’était attaché à elle, et elle était morte. Pas question de se remarier, et encore moins à une inconnue. La première fois avait été une bonne surprise : sa femme était gentille, belle, et avec du tempérament. Pas sûr qu’il ait cette chance une nouvelle fois. Il n’avait pas d’héritier en descendance, certes. Mais il avait des frères, qui avaient et qui allaient avoir des enfants, il n’y avait donc aucun risque que les Medicis disparaissent. La lignée semblait être assurée pour un certains temps encore. Il refusait de se marier de nouveau, surtout pour cet argument qu’il jugeait irrecevable. Son père affirmait qu’une famille s’affaiblissait lorsque son chef était sans enfant et que le successeur était un frère, un neveu, ou un oncle. Peu importait, il ne voulait pas se marier, pas question.
Et puis un des secrétaires du souverain pontife était venu le voir, lui annonçant qu’il fallait immédiatement qu’il trouve Aliénor du Danemark pour se charger de sa sécurité. Il n’entrait pas dans ses fonctions de demander pourquoi : si c’était un ordre il devait obéir. Il l’avait cherché, dans ses appartements au début. Personne. A la bibliothèque. Personne. Dans les jardins. Personne. Dans les recoins et les couloirs. Personne. Dans la chapelle et autre lieux spirituels. Personne. Il jura après ces derniers lieux. Il n’allait quand même pas la chercher partout ? Et si elle s’était enfuie … Qu’allait-il faire ? Peut être qu’elle était parti avec le soldat dont elle lui avait parlé … Oh non pas ça. Mais soudain, il se rappela. Il ne restait qu’un endroit où elle pouvait se trouver, et ce n’était pas celui où il était censé se trouver à cette heure-ci. Il avait soupiré, et puis il avait pris le chemin des salles de cure thermal. Il ne savait pas trop comment il allait s’y prendre, la situation était plutôt délicate. Mais bon, il trouverait bien un moyen.
Il arriva devant l’entrée du lieu. Il regarde la porte un moment. S’il entrait et qu’elle était dévêtue, il allait se faire tuer. S’il n’entrait pas et qu’il arrivait quelque chose à Aliénor alors qu’il était chargé de sa défense, il était mort. Quel métier amusant. Il prit quelques secondes pour réfléchir et finit par conclure qu’il préférait être condamné en ayant respecter ses fonctions. Il poussa doucement la porte et jet un rapide coup d’œil alentours. Ce n’était qu’une entrée vestiaire, l’endroit où elle aurait été habillée. Mais personne de nouveau. Il s’avança donc encore, pour passer dans la pièce suivante, celle des bains. Evidemment, c’était une grande pièce, avec des sortes d’enclos et de recoin. Il posa doucement sa main sur la poignée et déglutit difficilement. Allez Luigi, tout va bien se passer. Tu fais ton travail.. Il abaissa la poignée et pénétra dans l’immense salle. Immédiatement, il tourna les talons pour se retrouver face à la porte et dos à la pièce. Il resta là quelques secondes, espérant être vu. Mais, personne. Il appela « Votre altesse ? » d’une voix faible. S’il y avait une autre femme … C’en était fini de lui. Il fit quelques pas en arrière, à tâtons et lentement, la main sur son épée au cas ou. Puis il répéta : « Votre Altesse ? » d'une voix un peu plus forte.

[ J’adore le gif, genre tu me racontes une blague et je suis mort de rire XD ]

Comment pouvait-on se mettre dans une telle situation ? Difficile de trouver une cause tangible. Il se demandait si quelqu’un n’avait pas fait exprès de l’assigner à cette mission pour la journée. Quelqu’un qui savait que la jeune danoise serait dans la salle de cure thermale. La personne devait bien rigoler en ce moment même : Luigi était dans une situation des plus inconfortable. Des guerres avaient été déclarées pour moins que ça. Si sa famille se retrouvait en conflit avec le Danemark car il avait offensé la jeune princesse, son père allait réellement s’énerver. Il imaginait bien le capitaine général le mettre dans une situation, une sorte de « blague » sans doute. Humour auquel Luigi ne goûtait pas du tout. Il risquait sa peau à se foutre dans des situations pareilles.
Fort heureusement pour, il n’eut pas à avancer davantage. Aliénor l’avait entendu et ne semblait pas tellement énervée, hormis par le fait qu’il avait la main posée sur son épée.
« Vous comptez m'embrocher avec cette chose ? A votre place j’essayerais la noyade ça vous évitera de salir le sol et vos habits. » Etait-ce une femme qui allait lui apprendre son travail ? Il faisait ça pour sa sécurité. De dos, il était bien plus vulnérable, et elle pouvait tout à fait être en train de se faire agresser ! La journée commençait décidemment très mal. Mais il se devait d’être polie avec cette personnalité politique de première importance. Il n’était pas rude de nature, et savait garder son calme même quand on lui manquait de respect. Ce qui n’était pas le cas ici, disons juste qu’elle n’avait pas compris l’intérêt de son geste. Il répondit donc, très simplement « C’était au cas où vous seriez en difficulté. ». Il était toujours de dos, toujours gêné, et appréhendait les minutes qui allait suivre. Un court silence lui sembla durer de heures, avant qu’elle ne parle de nouveau « Permettez que j'aille m'habiller. Je parie que vous m'avez chercher partout. ». Il tourna la tête de l’autre côté alors qu’elle s’avançait vers le vestiaire, histoire de ne pas regarder. La moindre chose pouvait faire dégénérer la situation, et inutile de prendre des risques supplémentaires.
Une servante arrive avec des habits. Enfin, elle allait s’habiller et la tête du jeune Medicis pourrait rester sur ses épaules. Pendant que la jeune femme revêtait sa robe, il entreprit de se renseigner sur ses activités prévues. « En effet, j’ai parcouru le château. Quelles activités votre Altesse a-t-elle prévue pour la journée ? ». Ce n’était pas par curiosité qu’il demandait, c’était pour prévoir. Si elle allait se promener à cheval, il devait demander à un page de lui préparer son destrier. Si elle prévoyait quelque chose qui demandait des préparatifs particuliers, il se devait d’anticiper. Il imaginait mal la jeune princesse l’attendre, surtout qu’elle ne semblait pas apprécier avoir des gardes près d’elle. Ce n’était pas comme si Luigi appréciait escorter des invités non plus. On ne pouvait pas dire que c’était la plus attractive des missions. Il préférait aller dans la cours s’entraîner avec ses hommes ou patrouiller dans la ville et les alentours. Ce genre de journées annonçait bien plus de surprises et d’actions. Enfin bon, d’après ce qu’il savait d’Aliénor, et d’après ce qu’il avait entendu dire d’elle, elle n’était pas d’un tempérament particulièrement sage. Tout ce qu’il espérait c’était qu’elle ne tente pas de lui fausser compagnie toute la journée. Sinon il serait obligé de lui courir après et pire encore, si jamais il lui arrivait quelque chose en son absence, Luigi était mort.

Juan Borgia connaissait assez bien la princesse pour savoir ce qu'elle faisait de ses journées. Toujours la même chose à vrai dire: balades,écritures, faire ses valises. Bref, pas des choses supers réjouissantes. Le soldat parut inquiet , était-ce pour la sécurité de la princesse ou parce qu'il venait de voir la jeune femme en si petite tenue ? Or, son expression inquiète se dissipa devant la remarque déplaisante de la danoise. Le soldat se montra toutefois, fort respectueux et sut garder son calme. Aliénor se mit à sourire. Rare était les personnes qui savaient garder leur calme en sa présence, elle avait une foutue manie de mettre en colère tout le monde. Luigi de Médicis car, tel était son nom, lui expliquer son geste au cas ou elle aurait eu des difficultés. Ali l'écoutait vaguement, quelques gouttes ruisselaient encore sur son corps, elle allait finir par prendre froid. La danoise partit donc se changer tout en continuant de discuter avec le soldat. La princesse s'efforça de s'essuyer correctement, en particulier ses cheveux qui émettait des gouttes sur le sol dans un "ploc" retentissant. Adrianna arriva enfin et vint au secours de sa maitresse qui s'étaient emmêler dans les pans de sa robe. Le soldat en profita pour demander ce qu'elle compter faire aujourd'hui. « Je ne sais pas, ça dépend de vous. Votre merveilleux capitaine général vous as confié autre chose à faire où devez-vous me suivre telle mon ombre toute la journée ? » La servante terminait de coiffer sa maitresse tandis que cette dernière lassait ses chaussures autour de ses chevilles diaphanes.« Vous savez ce qui est arrivée au dernier garde qui m'a accompagnée ?» dit-elle en se remémorant l’exécution du soldat sur la place publique aux yeux de tous et tout ça parce qu'il avait parait-il assassiner un cardinal. La jeune femme sortit enfin des vestiaires et renvoya sèchement sa servante. Bon, elle était présentable, c'est ce qui compter. Tournant sur elle-même devant le garde, la princesse demanda: « Suis-je présentable ?». Il était pas question pour elle de se faire bien voir, elle n'attendait pas non plus maintes flatteries en vérité, elle cherchait juste un avis extérieur, en dehors des compliments de sa servante et son regard quelques peu perfectionniste. Adrianna s'empressa donc de s'habiller à son tour et de venir ranger tout les affaires éparpillés de sa maitresse. Vivement qu'elles se quittent tout les deux ainsi, la princesse retournerait auprès de son cher père et Adrianna auprès du cardinal Valinni. La jeune femme croisa les bras et se mit à détailler le soldat. Il avait un certains charme propre aux Italiens, quoique sa barbe et quelques traits de son visages rappelaient à Aliénor certains soldats de son pays natal. Il avait aussi l'air très musclé et particulièrement endurant. Pas comme certains soldat ou le capitaine général Juan Borgia. Affichant un air sceptique, la princesse se demandait pourquoi à cette heure-ci il s’embêtait à venir la suivre partout alors, que la France s'apprêtait à les envahir. Franchement, celui ou celle qui avait donner cet ordre n'était pas le plus futé.

La jeune princesse était dans le vestiaire avec sa servante. Les femmes avaient toujours besoin d’aide pour s’habiller. Alors que les hommes pouvaient largement se débrouiller, à l’exception de quelques parties de l’armure. En tout cas, il savait d’avance qu’il y en avait pour un moment. « Je ne sais pas, ça dépend de vous. Votre merveilleux capitaine général vous as confié autre chose à faire où devez-vous me suivre telle mon ombre toute la journée ? ». La remarque sentait l’ironie à plein nez. Alors comme ça, c’était Juan Borgia qui l’avait attitré. Il pensait que ce serait un secrétaire du souverain pontife, ou un supérieur de l’armée. Mais pas le capitaine général. Ils avaient vraiment autre chose à faire avec tous les risques qui s’annonçaient. Se retrouver ici était frustrant. Heureusement pour lui il pouvait faire confiance à ses hommes, il savait très bien qu’ils n’allaient pas chaumer en son absence. « Je dois rester avec vous toute la journée, ce sont les ordres. ». Et ce n’était pas sa volonté, mais il était obéissant.
Et comme si la situation n’était pas suffisamment étrange, elle rajouta : « Vous savez ce qui est arrivée au dernier garde qui m'a accompagnée ? ». Il fallu quelques instants au jeune Medicis pour se rappeler. Il prit un moment pour fouiller dans sa mémoire. Rome était une grande ville et il se passait de nombreuses choses ça et là. Ha oui, assassiné en place publique. Il était accusé d’avoir assassiné un cardinal. Le meurtre n’était pas peu fréquent dans la cité éternelle. Mais la perde d’un frère n’était jamais une bonne nouvelle pour les soldats. D’une parce que personne n’était à l’abris. Et de deux parce que cela pouvait déclencher une certaine animosité envers les responsables de la condamnation. D’autant plus qu’on était rarement certain de la culpabilité de quelqu’un, alors que la mort, elle, était définitive. Si jamais l’innocence était prouvée, c’était trop tard. Cette situation, il ne l’espérait pas. Elle pouvait provoquer un soulèvement chez ses frères d’armes. Les liens entre soldats étaient particulièrement forts. Il y avait des tensions certes, mais la solidarité devait être effective face à une armée ennemie. « Oui je m’en rappelle. Nul ne remet en cause la justice de l’Eglise Votre Altesse. ». Ou pas. Mais inutile de lui dire, tout le monde le savait.
Luigi vit la jeune servante partir docilement. Et bien dit donc, on ne pouvait pas dire qu’Aliénor était particulièrement sympathique avec la pauvre jeune femme. Ce genre d’attitude était répandue dans la noblesse européenne, à Florence incluse. Et la jeune princesse sortit de la pièce. « Suis-je présentable ? ». Luigi passa rapidement en revue sa tenue, qui était luxueuse évidemment. Aliénor avec un certain charme, un charme évident même. Un atout pour son père, il était toujours plus facile de marier une jolie fille qu’un laideron. Les soldats de l’armée la regardaient quand elle passait, et quelques remarques salaces s’échangeaient le soir, autour de choppes de bière. Mais ça, il ne pouvait pas lui dire. Bien que c’était flatteur dans le fond, le fait que ça vienne de petits soldats ne risquaient pas de lui plaire. Certains s’exprimaient de façon un peu rustre, car ils ne venaient pas de familles aisées. Luigi était habitué, mais pour les nobles qui ne l’étaient pas, cela sonnait comme une offense. « Même les cardinaux se retourneront sur votre passage. ». Non non, il ne fallait pas voir un quelconque blasphème, c’était un compliment. D’autant plus que personne à Rome n’ignorait la lubricité d’un certain nombre de princes de l’Eglise. Rome était plus faste et charnelle que pure et pauvre. Les richesses du Vatican était sans précédent et attiraient les convoitise de l’Europe entière.

L'ironie était bien explicite. La princesse n'aimait pas le capitaine et cela semblait être réciproque. Les rares fois où ils s'étaient vu c'était pour se regardaient d'un œil méfiant et mauvais. Or, par son titre de princesse et d'invitée, la danoise profiter d'une protection. De plus, le Vicaire de Rome souhaitait garder les troupes des Oldenbourg dans ses bonnes grâces afin de faire face à la menace française. N'ayant signer aucun traité de neutralité avec la France, les Oldenbourg pouvaient se permettre de venir en aide à la Sainte Eglise.
La réponse du garde déplut à la princesse qui se mit à lever les yeux aux ciel dans les vestiaires. « Je vois, dans ce cas je vais profiter de votre présence pour envoyer mes affaires au Danemark. Un bateau au port nous attend. Je compter pas m'y rendre mais, maintenant que vous êtes là. Je suppose que je risque rien en allant superviser cette affaire. » Ils iraient sans doute à cheval, voir ce bateau qui revenait de Aalborg, sa ville natal. La discutions sur l'emploi du temps de la princesse se termina là mais, d'humeur à parler, la danoise continua sur un sujet plus tabou. La mort d'un soldat, un danois d'origine qui avait retrouver avec la princesse quelques souvenirs longtemps enfoui dans sa mémoire. Il avait une femme et des enfants tous italiens. Pourquoi aurait-il risquer sa vie, sa famille pour assassiner un cardinal qui de plus ne lui avait rien fait ?! C'était injuste. La jeune écouta le garde et resta quelques minutes silencieuses. Il avait raison mais, au fond d'elle-même si Aliénor était en pouvoir de réparer cette erreur elle l'aurait fait. « Certainement mais, on peu remettre en cause la culpabilité de cet homme. » Elle quitta le vestiaire. « Un homme avec une femme et des enfants, serait-il capable d'assassiner sans pensée que sa femme sera veuve et ses enfants orphelins ? » Une question comme un autre mais, derrière le visage diaphane comme l'innocence se cachait un but précis. L'esprit de rébellion de la princesse était connu de tous. Sans doute pour cela qu'on lui attribuer un époux aux membres gras afin qu'il puisse mieux la dresser par les coups ou par la ceinture. Mais, même les fers aux pieds, Aliénor n'était pas une femme à se laisser faire. La princesse pirouettait sur elle-même et demanda l'avis du garde sur sa tenue. Évidemment, elle eut le droit à une flatterie qui la fit sourire.« Même les cardinaux se retourneront sur votre passage. » prononça t-il.« Je n'espère pas. Ils ont l'âge à mon père. » La danoise adressa un sourire au soldat espérant qu'il comprenne son humour. Certes, parfois, il pouvait être mal interprété notamment avec les Borgia. Enfin, c'était sans doute de sa faute car, entre son ironie et son humour, ils avaient du mal à comprendre la princesse. Ce qui amusait encore plus Aliénor, qui prenait un malin plaisir à embrouiller les esprits de ses hôtes ou convives. « Bon je suppose que nous pouvons y aller. » dit-elle sur un ton impatient. Elle avait hâte de voir le bateau que lui envoyer son père, de voir aussi des danois qui allaient sans l'ombre d'un doute lui accorder un accueil respectueux et chaleureux.

« Je vois, dans ce cas je vais profiter de votre présence pour envoyer mes affaires au Danemark. Un bateau au port nous attend. Je compter pas m'y rendre mais, maintenant que vous êtes là. Je suppose que je risque rien en allant superviser cette affaire. ». Ses affaires au Danemark ? Si elle comptait partir en douce, il allait avoir du mal à lui imposer de rester. Ca ne sentait pas particulièrement bon cette histoire. Il n’avait pas été mis au courant de cette manœuvre et n’était pas sûr que c’était sans arrière pensée. S’il la laissait filer, certaines personnes risquaient de lui tomber dessus. Il lui fallait tâter le terrain un peu, histoire d’évaluer la situation. « Vous repartez prochainement ? ». Il n’en avait pas entendu parler. En même temps, ce qui se passait entre les murs du Vatican pouvait être secret, et un soldat n’était pas forcement censé être au courant. D’un autre côté, on l’aurait sans doute prévenu s’il était censé l’escorter jusqu’à un prochain départ. Il restait perplexe, voir sur ses gardes. La jeune danoise n’était pas particulièrement … sage et obéissante disons. Il en avait parfaitement conscience.
Luigi était parfaitement immobile depuis l’arrivée de la jeune princesse. Ce genre de mission nécessitait une discrétion. Il fallait quasiment que la personnalité que vous escortiez vous oublie. Si elle discutait avec vous, il fallait lui répondre, sinon, il fallait se taire et se faire tout petit. Ce n’était pas un problème pour le jeune Medicis. Il n’avait pas un tempérament très extravagant et savait être discret. « Certainement mais, on peu remettre en cause la culpabilité de cet homme. Un homme avec une femme et des enfants, serait-il capable d'assassiner sans pensée que sa femme sera veuve et ses enfants orphelins ? ». Il resta un moment silencieux, restant sur ses gardes. Peut être s’agissait-il d’une question piège, pour juger sa loyauté envers le souverain pontife. Mais d’un autre côté, elle semblait réellement concernée par le sort de ce soldat. C’était assez étrange, la plupart des personnalités politiques de première importance n’avaient que faire de petits pions de l’armée. Leurs morts ne leur faisaient ni chaud ni froid, et ils ne se rappelaient même pas du nom de l’individu. Il se pinça les lèvres un moment. Il ne pouvait pas se permettre d’émettre l’hypothèse qu’il n’était pas coupable. En revanche, il pouvait essayer de justifier son acte, afin d’humaniser son ancien confrère. « Peut être a-t-il été contraint votre Altesse. Mais je crains que la vérité est partie avec lui. ». Et l’affaire n’allait pas être rouvertes, de toute évidence il y avait des intérêts politiques qui le dépassaient derrière tout ça. Certains noms pouvaient circuler, mais il ne préférait pas les écouter. Parfois il valait mieux ignorer ce que vos supérieurs tramaient en secret.
La jeune princesse fût prête et répondit « Je n'espère pas. Ils ont l'âge à mon père. » au compliment de Luigi. La remarque lui décrocha un sourire. La plupart des cardinaux étaient déjà bien avancés dans l’âge, et pas particulièrement séduisant pour une jeune femme qui pouvait espérer bien mieux. « Bon je suppose que nous pouvons y aller. ». Le jeune soldat acquiesça d’un signe de tête et ils prirent ensemble le chemin des écuries. Il espérait que la monte de la princesse n’était pas prête, car ce n’était pas le cas de la sienne et il se pouvait qu’elle ne souhaite pas l’attendre. Ils atteignirent l’endroit, et comme de coutume, l’odeur n’était pas des plus agréable. Luigi fit un signe de tête à un responsable et annonça « Prépare-nous deux belles montures. ». Il se tourna alors vers la jeune princesse. « Votre altesse est certaine de ne pas préférer une litière ? ». Les nobles dames se déplaçaient d’avantage dans ce type de transport en ville, ce qui leur permettait de ne pas voir la population environnante et de ne pas faire d’effort.

Le soldat parut surprit des propos de la danoise qui se tourna vers lui avec un air suspicieux. Évidemment qu'elle partait, comme l'ambassadeur, comme le prince, comme tout le monde. Elle n'allait surement pas rester ici alors que la France s'apprêter à envahir Rome. La reine avait fait pression sur son époux pour ramener au plus vite les deux enfants du Danemark. Tout le monde était au courant enfin, ses hôtes en tout cas l'était ainsi que quelques nobles.
« Vous n'êtes pas au courant ? Mes parents nous rappellent sur nos terres, même l'ambassadeur s'en va pour l'empire germanique. Aucun de nous restent. » Elle ne s'expliqua pas sur la raison de ce départ. De tout façons, il était à prévoir un jour, Aliénor ne pouvait pas rester éternellement ici. « Vous savez nous sommes en guerre contre la Suède. Mon frère doit prendre la régence. » avoua t-elle. Le jeune soldat était immobile depuis son arrivé, la princesse tenta bien d'obtenir une autre réaction que l'impassibilité de son garde en parlant de la mort du soldat. Elle sut utiliser les bonnes phrases mais, lui, sut lui répondre avec diplomatie et finesse. « Peut être a-t-il été contraint votre Altesse. Mais je crains que la vérité est partie avec lui. » Elle lui jeta un regard suspicieux pour la seconde fois et n'ajouta rien de plus. La danoise doutait qu'il avait été contraint, pour le peu qu'elle avait parlé avec lui, il c'était montrer fort, valeureux et réfléchi. Tout ce qu'elle pensée, c'est qu'il avait était piégée. Les discussions houleuses se terminèrent là. La princesse réussit à faire sourire le soldat en lui avouant que les cardinaux ne lui plaisaient guère car, la plupart avait l'âge à son père. Excepté le cardinal Borgia évidemment qui approchait plus son âge. Enfin, ils partirent en direction des écuries.
Le jeune homme demande deux montures pour eux et se tourna vers la danoise pour lui proposez une litière. Ce moyen de déplacement était plus convenable pour une noble...italienne. Mais, au Danemark Aliénor comme sa famille ne s’encombraient pas avec ce genre de chose, d'ailleurs c'était bien trop lent à son gout. « J'ai déjà vu les habitants et je sais me déplacer à cheval sans tomber donc non, pas de litière. » dit-elle sur un ton qui ne prêtait pas à discuter. Un palefrenier s'approcha avec deux montures, la jeune femme s'approcha pour essayer de grimper à son cheval mais, visiblement,celui-ci semblait bien plus grand que sa monture à la robe blanche habituel.

Luigi était tellement pris dans les entraînements et les objectifs de l’armée personnelle elle-même, qu’il en avait oublié qu’une prochaine attaque française représentait pour les nobles résidents au Vatican. « Vous n'êtes pas au courant ? Mes parents nous rappellent sur nos terres, même l'ambassadeur s'en va pour l'empire germanique. Aucun de nous restent. ». Rome allait être dépeuplée d’ici peu. Les gens craignaient les français et la force de leur soldat, mais également le risque du pillage. Ils allaient tout perdre si une telle chose arrivait : leurs biens, leurs propriétés, leur dignité, et même la vie. Pas étonnant que la jeune princesse ait été appelée par ses parents. La perte d’une personnalité politique risquait de basculer l’équilibre déjà rompu de l’Europe. « Vous savez nous sommes en guerre contre la Suède. Mon frère doit prendre la régence. ». Luigi suivait en effet les affaires européennes d’assez près pour deux raisons. La première, car il était l’héritier des Medicis et qu’il se devait de comprendre tous les enjeux politiques engagés dans chaque conflit. La seconde, par curiosité et intérêt personnel. Il avait été éduqué à observe ces situations, et l’humanisme qui avait baigné son enfance prônait la réforme sans violence. Le discours pacifique de certains auteurs était particulièrement pertinent. La guerre était la gangrène des nations. Mais elle était aussi quelque chose que l’on ne pouvait irradié. Trop de cultures, trop d’intérêts … Jamais une entente universelle ne pourrait être mise en place. « En effet, Rome ne sera plus aussi sûre dans quelques temps. » affirma-t-il, telle une conclusion à cette conversation.

Une fois aux écuries, le responsable se chargea d’apprêter deux belles montures. Il s’agissait de deux juments. Une baie, et l’autre grise tachetée de blanc. Il s’agissait de deux jeunes chevaux, bien dressées et obéissantes. Aliénor répondit à sa proposition de litière « J'ai déjà vu les habitants et je sais me déplacer à cheval sans tomber donc non, pas de litière. ». La remarque ne sonnait pas comme une question et n’attendait ni réponse, ni contestation. Il n’avait pas voulu l’offenser sur de quelconques lacunes en équitation et ne doutait pas qu’étant donné son rang, elle savait monter à cheval depuis sa plus tendre enfance. Mais disons que d’autres nobles femmes préféraient la litière, alors c’était simplement par politesse qu’il avait proposé. Luigi saisi la bride de la monture baie et commença à régler d’avance les étriers. Ayant l’habitude se déplacer à cheval, il savait comment s’y prendre avant même d’avoir tester l’équipement. Mais il remarqua que la jeune danoise peinait à monter sur sa propre jument. Il lâcha la sienne et se tourna pour aller chercher un tabouret de bois plus loin. Puis il revint prés de la jeune femme et cala l’objet à peine en dessous de la jument, de telle sorte qu’il constituait un escalier pour monter dessus. Il aurait très bien pu porter la princesse, mais les mains sur son corps risquaient de mal passer. Il fallait toujours se méfier avec les nobles. Il appuya d’un coup sec sur le tabouret pour vérifier sa solidité. Non pas qu’elle était particulièrement lourde, mais si le bois était pourri il risquait de se briser. Une fois qu’il eut la certitude que ce ne serait pas le cas, il tendit sa main à mi hauteur de la jument pour aider la jeune femme à monter et lui annonça : « Votre Altesse peut monter. ».

Le soldat resta silencieux devant le parole peu rassurante. Certes, tout deux avaient que Rome finirait désert comme si tout le monde comprenaient qu'il ne fallait pas compter sur la garde pontificale pour défendre la cité Éternel. La guerre était sur tout les lèvres, le pape pouvait bien organisé tout les festivités qu'il voudrait, il ne ferait jamais oublier l'incapacité de son fils Juan à diriger les troupes. Rome finirait aux mains des français en peu de temps et tous se ferons écrasaient. Le Danemark peu encline à retrouver leurs enfants dans les mains des français, avaient ordonner leur départ dans les semaines à venir. Le plus tôt possible était le mieux. Eux aussi n'avaient pas confiance en Juan Borgia, capitaine générale de l'armée. Christian comme Aliénor avait bien vu l'état des troupes et malgré leurs capacités, leur forces, ils ne feraient pas le poids face aux immenses canons, aux troupes surentrainés.
« En effet, Rome ne sera plus aussi sûre dans quelques temps. » confirma t-il. La danoise haussa les sourcils, rare était les personnes qui osé dire haut et fort que la ville serait bientôt perdue.
Il arrivèrent enfin aux écuries. On apporta deux juments, une à la robe de baie et l'autre grise avec des parcelles de blancs. La jeune femme prit la grise, on mit sa scelle sous le regard irascible de la danoise. Luigi de Médicis fit l'erreur de lui proposer une litière. Pour qui la prenait - elle ? Une vulgaire duchesse ? Une simple comtesse ? Aliénor lui fit part de son avis sans prendre de gant. Qu'on la traite comme une pauvre petite noble l'agaçait. Après tout, qu'il se renseigne avant de lui proposer des choses. Jusqu'à maintenant elle ne se promener qu'à cheval ou parfois en calèche quand elle était accompagnée. Le soldat ne s'occupa plus d'elle et grimpa sur sa jument de baie tandis qu'Aliénor peinait à grimper. Il lâcha la bride de son cheval et partit chercher un tabouret pour la princesse. La danoise le laissa vérifier la solidité du tabouret et grimpa sur la jument avec l'aide du soldat. « Votre Altesse peut monter. » elle le remercia vaguement et attendit à son tour qu'il grimpe et partit devant au trot. « Aimez-vous la compétition ? » dit-elle en se tournant vers le soldat avec un sourire malicieux et un regard pleins de malice.

Il fallait toujours faire très attention à tout ce que vous faisiez lorsque vous étiez en présence d’une personnalité politique de première importance. Et encore plus lorsqu’il s’agissait d’une femme. Une parole mal jugée, un geste considéré déplacé, et déjà on criait aux crimes et à la tentative de perversion. Il aurait été plus simple de porter la jeune princesse sur sa monture afin de l’aider à prendre place sur sa jument, mais évidemment, poser ses mains sur ses hanches déclencheraient un litige quasiment international. Mais là, il fallait prendre un tabouret, vérifier sa solidité pour ne pas qu’elle tombe si le bois était pourri, lui proposer sa main en signe d’aide et de politesse … Et tout cela en apparaissant neutre au minimum, et souriant c’était mieux. Le Medicis ne souriait pas, mais il faisait preuve de patience et de politesse, donc tout allait bien.

Une fois la jeune femme confortablement installée sur sa monture, elle ne prit que vaguement la peine de remercier le soldat. Il laissa couler, les femmes nobles étaient capricieuses et arrogantes, il le savait. Il se remit à nouveau en scelle et s’installa bien, réglant quelques dernières petites choses. Ils étaient fin prêts à partir pour le port. Le passage dans les rues étaient une des situations les plus délicates à gérer pour lui. La foule allait être dense, et difficile de pouvoir repérer bien à l’avance les individus susceptibles d’être dangereux. Il avait beau être des plus vigilent, il n’en restait pas moins seul face à une population toujours plus nombreuse et toujours plus imprévisible. Il lui fallait donc être plus méfiant et plus sur ses gardes que d’habitude, sachant que de coutume, il est déjà bien comme cela. Mais bon, il commençait à être habitué. Il ne savait pas pourquoi, les missions de garde du corps tombaient souvent sur lui. Il supposait que c’était en raison de son statut et de son caractère. D’une, en tant que Medicis, il pouvait adresser la parole aux nobles sans les offusquer. De deux, étant poli, calme et patient, il savait encaisser les mauvaises considérations et mauvais traitements infligés aux pauvres hommes auxquels incombaient ce genre de mission. Il devait s’y faire, voilà tout.

Il allait pour lancer sa monture mais une phrase de la jeune princesse vint augmenter ses craintes quand à cette sortie extérieure : ]« Aimez-vous la compétition ? ». Il sentait le coup foireux venir à plein nez. Si jamais elle partait au triple galop dans l’objectif de tenter de le semer, il allait lui être difficile de la suivre étant donné la foule. Il devait donc être très prudent dans ce qu’il allait répondre, de façon à ne pas l’encourager à faire une quelconque bêtise. Il la regarda assez sérieusement. « Je suis un soldat. J’aime défaire mes ennemis comme aider mes frères d’armes. La compétition se mesure à différents niveaux votre Altesse. ». La réponse se voulait assez longue et complexe pour casser l’envie de la princesse de se carapater à vive allure. Il talonna légèrement sa jument pour qu’elle commence à avancer au pas, espérant que sa protégée allait suivre cette même allure.